lundi 9 août 2010

« Xénophobie » : l'édito du New York Times contre Sarkozy


Le siège du New York Times sur la 8e Avenue à New York, le 5  février 2008 (Gary Hershorn/Reuters).

L'influent quotidien américain The New York Times consacre ce vendredi un éditorial inquiet à la campagne sécuritaire de Nicolas Sarkozy, sous le titre « Xénophobie : montrer du doigt les non-Français ». Une prise de position qui s'ajoute à l'émotion suscitée à l'étranger par les images en provenance de France, comme l'expulsion de mal-logés à La Courneuve, diffusées sur toutes les grandes chaînes internationales (CNN, BBC, Sky…) avec des mises en garde sur « des images dérangeantes ».

Voici les principaux extraits, traduits, de l'éditorial du New York Times :

« La France n'a pas d'équivalent au 14e amendement [de la Constitution des Etats-Unis, qui garantit l'égalité entre les citoyens, ndlr], mais le président français, Nicolas Sarkozy, qui aime se faire appeler “Sarko l'Américain”, est en train d'alimenter des sentiments anti-immigrés dangereux pour des gains politiques à court terme. »

Après avoir fait la liste des annonces concernant la déchéance de nationalité française, la fin de l'automaticité de la nationalité française pour les jeunes délinquants d'origine étrangère, ou les mesures anti-Roms, des derniers jours, l'éditorialiste du New York Times conclut :

« Tout cela dans un pays qui a longtemps défendu le principe que tous les citoyens français -qu'ils soient nés dans le pays ou naturalisés- ont droit au même traitement face à la loi. Cela s'applique au père, né hongrois, de M. Sarkozy, ou à sa femme née italienne, et qui ont été naturalisés français, et devrait s'appliquer à n'importe qui d'autre.

Mais taper sur les immigrants est populaire parmi les électeurs non-immigrés, et M. Sarkozy n'a jamais hésité à le faire. Il a bâti sa campagne présidentielle de 2007 sur son bilan sévère (et ses paroles incendiaires) en tant que ministre de l'Intérieur.

Au début de l'année, il a mené une campagne porteuse de division sur le thème de l'identité nationale, parce qu'il voulait marginaliser le Front national d'extrême droite anti-immigrés aux élections régionales. Ça n'a pas marché.

Aujourd'hui, alors que sa popularité est au plus bas, et que le Front national remonte avec des dirigeants plus jeunes, il va encore plus loin, inquiétant même la droite classique qui partage les valeurs des droits de l'homme et de l'égalité entre les citoyens.

Ils ont raison d'être inquiets, et il a tort, de manière irresponsable, d'ignorer leurs conseils de prudence. »

Photo : le siège du New York Times sur la 8e Avenue à New York, le 5 février 2008 (Gary Hershorn/Reuters)

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