jeudi 17 mars 2011

Et c'est bien grâce aux communistes : La Sécurité Sociale



La Seconde Guerre mondiale a fait prendre conscience de l'importance d'une solidarité nationale. Pendant la guerre, à l'initiative du Parti Communiste, le Conseil national de la Résistance intègre à son programme « un plan complet de sécurité sociale, visant à assurer à tous les citoyens des moyens d’existence, dans tous les cas où ils sont incapables de se le procurer par le travail, avec gestion appartenant aux représentants des intéressés et de l’État9 ». Au Royaume-Uni, le premier rapport Beveridge10 jette les grands principes de l'unification de la sécurité sociale.
Ce plan est mis en œuvre par les ordonnances du 4 et 19 octobre 1944 : il généralise et uniformise les prestations, sans toutefois remettre en cause les structures.

La sécurité sociale moderne est organisée selon un mode « bismarckien » paritaire :

elle est financée par les cotisations des employeurs et des salariés ;
elle est gérée par l'ensemble des partenaires sociaux (syndicat et patronat).

Rapidement après, la Constitution de la IVe République, adoptée par référendum, crée dans son préambule une obligation constitutionnelled'assistance financière de la collectivité envers les citoyens, et notamment les personnes exposées aux risques sociaux les plus importants (femmes, enfants, vieux travailleurs)14.
Néanmoins, l'unification de la sécurité sociale est limitée. Le programme du CNR avait pour ambition de créer un unique régime de sécurité sociale. Cependant, les salariés déjà couverts étaient attachés à leurs régimes particuliers (mineurs, marins, fonctionnaires, agriculteurs, artisans, commerçants, cadres). Finalement, la loi du 22 mai 1946 limite le « régime général » aux salariés de l'industrie et du commerce.

Croizat est ministre du Travail du général de Gaulle du 21 novembre 1945 au 26 janvier 1946 puis ministre du Travail et de la Sécurité sociale du 26 janvier au 16 décembre 1946 (gouvernements Gouin et Bidault) et du 22 janvier au 4 mai 1947 (fin de la participation communiste au gouvernement).

Surnommé le « ministre des Travailleurs », son nom reste attaché aux grandes lois relatives à la Sécurité sociale : mise en place de celle-ci, organisation administrative des caisses et des élections aux conseils d'administration des caisses et régimes des fonctionnaires. Son influence s'exerce aussi sur les projets concernant les comités d'entreprise, le statut des délégués du personnel, les conventions collectives, la prévention et la réparation des accidents du travail, le régime des prestations familiales. En vingt-huit mois, il accomplit ainsi une œuvre considérable.
Les concepts de la sécurité sociale basés sur la solidarité, la justice sociale, la démocratie et une meilleure répartition des richesses créées sont un formidable levier de relance de l’économie et de la promotion du progrès social dans notre pays.
La sécurité sociale a permis une amélioration considérable de l’état sanitaire de la population de notre pays, a donné un élan formidable à la recherche, à l’évolution de l’ensemble des techniques et des sciences dans le domaine de la santé. Elle a permis les plus belles réalisations en matière d’hôpitaux publics avec un maillage sur l’ensemble du territoire et la création des CHU. ( remis en cause par la loi HPST voté par Monsieur Gaudron)

Mais le patronat et la droite sont restés fidèles à leurs vieilles idées. Il faut remettre en cause, cette extraordinaire invention pour revenir à une protection médiocre et financée par les seuls salariés. Depuis 1967, de mesures en mesure, de déremboursements en déremboursements, les répercussions sur le niveau de la couverture sociale et sur le droit à l’accès aux soins notamment en diminuant l’efficacité de l’hôpital public sont réelles.

Il faut ajouter que l’assurance-maladie et l’assurance retraite constituent un marché énorme évalué à environ 3000 milliards d’euros par an dans le monde. Cette mane n’échappe pas à l’appétit des financiers. D’autant qu’à l’heure de la crise financière, cette mane constitueraient un stock de capitaux stables.

La course effrénée à la rentabilité financière et à la marchandisation des besoins sociaux dont ceux de la santé a conduit à la catastrophe économique et sociale.
La crise du système capitaliste appelle à inventer la société plaçant l’humain au cœur des choix. A cet égard, les fondements de la sécurité sociale : chacun en fonction de ses moyens pour tous en fonction de ses besoins, restent des bases extrêmement modernes pour relancer le bien vivre ensemble.

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