samedi 29 janvier 2011

Tiens, des élections?


par Maurice Ulrich!



Aucun candidat aux cantonales ne devrait se dérober au débat public sur les enjeux locaux 
et nationaux.

Ainsi, il y aurait des élections avant 2012, les seules, semble-t-il, dont on parle en échafaudant hypothèses, contre-théories, manœuvres de tous ordres et instrumentalisations diverses ? Eh bien oui, les 20 et 27 mars, les élections cantonales, pour le renouvellement de la moitié des conseillers généraux.

Elles vont mettre en jeu les directions des départements dans un certain nombre de cas, voire la majorité du Sénat en septembre avec des élections au second degré concernant les grands électeurs, et donc les conseillers généraux.

Il y a bien sûr une logique de la présidentialisation, une logique institutionnelle, préjudiciable à la démocratie et qui tend à faire de tous les autres scrutins des enjeux secondaires et des rendez-vous marqués par un fort taux d’abstention.

Mais si ces élections, dans simplement quelques semaines, semblent se préparer dans le silence, c’est que la droite marche sur la pointe des pieds.

C’est tout à fait compréhensible. Ce n’est pas parce que Nicolas Sarkozy tente de se glisser dans le costume trop grand de chef du monde que les candidats UMP locaux vont voir arriver les lauriers d’une gloire fantôme. À eux plutôt les épines et les conséquences d’une politique qui a mené le chef de l’État au plus bas dans les sondages. Les Français n’ont certainement pas oublié la bataille des retraites, les promesses sur l’emploi ou sur le pouvoir d’achat, le bouclier fiscal et la proximité du pouvoir 
avec la finance et la richesse.

On imagine aisément que peu de candidats 
de droite, de conseillers généraux sortants 
vont avoir le cœur à jouer les petits soldats en 
se revendiquant du bilan du sarkozysme. Il faudra 
sans doute le leur rappeler, comme il faudra leur rappeler les enjeux de la réforme en cours des collectivités locales. Les conseillers généraux, particulièrement ceux 
de droite, ont une forte propension à la personnalisation, assortie de clientélisme. Mais la réforme en cours aura pour conséquence d’éloigner plus encore les citoyens des centres de décision, de soumettre les politiques départementales aux objectifs économiques de grandes régions et de métropoles dominées par les groupes 
du CAC 40. La réforme en cours va à l’opposé 
de la proximité et affaiblit la démocratie. Aucun candidat aux cantonales ne devrait se dérober au débat public sur ces enjeux-là que la gauche, dans son ensemble, 
doit porter comme elle doit porter une sanction 
de la politique de la droite. La réforme, du reste, 
en est une pièce maîtresse.

Çà et là, pourtant, on sent ou on voit poindre 
à gauche la tentation de jouer des cartes biaisées en affaiblissant tel ou tel partenaire, et particulièrement là où sont élus des conseillers généraux communistes.

Singulière façon de combattre la politique de la droite, créant la confusion à gauche, poussant à l’abstention 
et occultant la construction de véritables alternatives.

Combattre la politique de la droite, dans ses dimensions locales et nationales, ce serait plutôt faire gagner toute la gauche avec ses différences. 
C’est, semble-t-il, l’objectif qu’entendent atteindre les diverses composantes du Front de gauche dans la plupart des cantons, voire dans tous.

S’il y a une compétition, ce n’est pas entre partenaires, mais pour qu’au soir du 27 mars la droite se reçoive, selon une plaisante formule, une bonne gauche.

2 commentaires:

  1. Zut j'avais cru avoir posé un commentaire.
    A Aulnay, la compétition sera cordiale à gauche de façon réciproque non ?

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  2. Elle sera surtout projet contre projet et hautement politique

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